Le Coordinateur International du projet, M. Henk HOEFSLOOT à la rencontre des différents partenaires du projet à San-Pedro et Krohon
Du 10 au 13 octobre 2018, s’est déroulée à San Pedro et Krohon, une visite de terrain effectué par M. Henk HOEFSLOOT, Coordinateur international du projet ‘‘Renforcement des capacités des acteurs non-étatiques à améliorer les processus APV-FLEGT et REDD+ en Afrique de l’Ouest’’ financé par l’Union européenne, mis en œuvre en Côte d’Ivoire par le Groupe National de Travail pour la gestion durable des forêts et la certification forestière( GNT-CI) et coordonné au plan international par Tropenbos international du Pays- Bas.
L’objectif principal de cette mission était d’échanger avec les partenaires du projet de la zone Sud-Ouest (représentants des ONGs, PMEFs et la communauté villageoise de Krohon) sur leurs participations actuelle au projet, leurs attentes et les questions prioritaires en matière de gouvernance forestière et gestion durable des forêts.
ECHANGES AVEC LA SOCIETE CIVILE
Les échanges ont porté sur l’implication de la société civile dans les processus APV-FLEGT et REDD+à travers les aspects de la cacao-culture, l’observation indépendante des forêts, le foncier rural et l’agroforesterie.
La société civile de San-Pedro engagée dans les processus APV-FLEGT et REDD+ a salué le rôle prépondérant du GNT-CI dans le renforcement de leurs capacités sur le sujet. Cependant pour être plus efficace, elle souhaite davantage d’appui financier afin de renforcer leur efficacité dans la préservation des intérêts des communautés locales dans le cadre des réformes actuelles en matière de gouvernance forestière et de gestion durable des forêts. Plus concrètement, elle a sollicité de la part du projet, des micro-financements dans une politique de financement en cascade afin d’être plus influente auprès des communautés locales cibles.
Elle a également sollicité la mise à disposition de supports simplifiés sur la législation en rapport avec le domaine forestier notamment, le code forestier, le foncier rural, le code de l’environnement, etc.
RENCONTRE AVEC LES INDUSTRIELS DU BOIS
La part des industriels du bois dans la mise en œuvre de l’APV-FLEGT spécifiquement dans la région du Gbôklè, a fait l’objet de discussion avec M. GUEU, secrétaire général du SPIB et membre de African Industries.
Avec les industriels, la question discutée a été l’approvisionnement du marché domestique en bois d’origine légal. A en croire M. GUEU la ville de San-Pédro est un cas d’école en la matière. En effet, face aux coûts exorbitants de l’exploitation forestière qui rendent difficile l’approvisionnement du marché local en bois légal à moindre coût, un autre acteur appelé dans le secteur ‘‘déligneur’’, a été associé aux industriels. Ce partenariat a pour but de valoriser les sous-produits de bois à l’aide de logistiques simplifiées et permettant de mettre sur le marché domestique du bois de qualité acceptable à coût accessible. A la différence des scieurs à façon, ces derniers sont légalement constitués et officiellement reconnus par l’administration forestière.
Au sujet de l’observation indépendante des forêts, M. GUEU, reconnaissant la nécessité d’un œil extérieur dans la surveillance de la gouvernance forestière. Il propose comme politique, la création d’un organe national de l’observation indépendante doté d’un fonds pouvant être publique ou privé, qui à travers des appels d’offres procède au recrutement d’ONGs sur la base de leurs compétences, pour exercer l’activité d’observation indépendante dans les différentes localités du pays.
RENCONTRE AVEC LES PMEFs
La rencontre avec les acteurs du marché domestique du bois s’est déroulée au marché de bois de San-Pedro. Ce marché, très actif, concentre les activités de divers acteurs de l’utilisation du produit bois destiné au marché local, notamment les vendeurs de bois, les menuisiers, les charbonniers, les vendeurs de bois de chauffe.
Ces différents acteurs ont très souvent maille en partie avec l’administration forestière. Les difficultés rencontrées sont entre autres :
– Les tracasseries administratives ;
– Les difficultés d’approvisionnement en bois ;
– La non catégorisation des taxes (les taxes ne sont pas fonction du chiffre d’affaire de l’opérateur) ;
– L’absence d’organisation formelle ;
– Le népotisme qui gangrène l’attribution des parts de marché qui fait des vrais acteurs du marché des sous-traitants ;
– Le besoin d’améliorer la traçabilité du bois fourni sur le marché ;
Ils ont sollicité l’appui du GNT-CI pour leurs formalisations et leurs organisations en un syndicat reconnu des différentes parties prenantes. Ce qui leur permettra de lutter efficacement contre les tracasseries. Ils ont également proposé l’élaboration d’une note de plaidoyer pour que l’imposition du secteur soit fonction du chiffre d’affaire du groupe d’acteurs en présence.
RENCONTRE AVEC LES COMMUNAUTES DE KROHON (MEAGUI)
Toute la communauté villageoise de Krohon a répondu présente à cette rencontre d’échange. L’activité a été beaucoup plus portée par les femmes regroupées au sein de l’association agricole des femmes productrices d’attiéké dénommée AFEDJROPA. La problématique pour ces femmes est de produire du manioc et de l’attiéké qui respectent les normes environnementales dans un contexte REDD+.
Ainsi, souhaitant s’inscrire dans l’agroforesterie en conciliant reboisement et cultures vivrières, elles ont sollicité l’aide du GNT-CI dans la sélection des plants, la production des plants et la valorisation des produits issus de l’agroforesterie.
Les problèmes transversaux comme la place du genre dans la gestion communautaire de la forêt, notamment l’accès de la femme au foncier, ont été discutés.
Au delà des difficultés abordées, c’est l’impact positif du projet sur l’association à travers la participation de AFEDJROPA aux sessions de formation qui a été salué.
La rencontre des partenaires du projet sur l’axe Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire a permis au Coordinateur International du Projet, M. Henk HOEFSLOOT, de constater l’implication de ces acteurs dans les activités menées sur le terrain par le GNT-CI et d’identifier les questions prioritaires qui pourront nourrir le programme d’action du projet.